Commerce automobile
Perspectives d'emploi
Les perspectives d'emploi dans le secteur du commerce automobile sont mitigées. L’emploi devrait globalement y diminuer, même si des possibilités d’emploi sont toujours bien présentes. L’adaptation du secteur pour répondre aux préoccupations environnementales et à la transition numérique devrait avoir des impacts sur toute une série de métiers. Cette section présente les grandes tendances qui devraient s'observer dans le futur.
Contexte socio-économique
Le commerce automobile comprend aussi bien le commerce de gros que le commerce de détail en véhicules (voitures, motocycles, camions, etc.), leur entretien et réparation (garages, carrosseries, etc.) ainsi que la vente en équipements et accessoires. En Région bruxelloise et dans les deux autres régions, le nombre de salariés est relativement faible, tout comme le nombre d’indépendants, même si une part substantielle des emplois du secteur s’exerce sous ce statut.
Les perspectives d’emploi y sont par ailleurs mitigées, puisque le nombre total d’emplois tend à diminuer ces dernières années. De plus, il pourrait continuer de diminuer dans le futur, principalement en raison des évolutions technologiques et des priorités environnementales. Toutefois, le secteur emploie aujourd’hui un certain nombre de salariés et d’indépendants qui sont âgés d’au moins 55 ans et donc amenés à partir à la retraite dans un futur relativement proche. Ces départs, s’ils sont remplacés, entraîneront dès lors quelques opportunités pour trouver un emploi. Les compétences recherchées demain pourraient toutefois évoluer en raison des transformations en cours dans le secteur.
Transition environnementale : réduction des émissions carbones et mobilité douce
La demande en véhicules est en train de connaître des transformations profondes. Elles résultent notamment de la volonté politique d’améliorer la qualité de l’air et la santé publique avec l’introduction de zones de basses émissions à Bruxelles, ou dans d’autres grandes villes belges, où les véhicules les polluants sont progressivement interdits de circuler. Elles résultent également de la loi européenne sur le climat de 2021 et des plans Air-Climat-Energie, à l’échelle nationale ou régionale, pour réduire les émissions carbone et atteindre la neutralité climatique d’ici 2050.
En Région bruxelloise, le plan Air-Climat-Energie adopté en 2023, qui vient compléter le plan Good Move de 2020, prévoit ainsi, pour 2035, la sortie des véhicules thermiques (essence et diesel) et la mise à disposition d’un réseau de 11.000 bornes de recharge de véhicules électriques. Par ailleurs, le plan bruxellois Air-Climat-Energie soutient également plusieurs mesures pour rationaliser l'utilisation de la voiture en ville et promouvoir des alternatives à la voiture personnelle. Même si les modes de déplacement alternatifs peuvent rester complémentaires à la voiture, ces mesures sont susceptibles de réduire le parc automobile bruxellois, d’autant plus que l’achat d’une voiture électrique n’est envisageable que pour une partie des ménages.
Si l’électrification du parc automobile belge a connu un démarrage timide en raison notamment du coût et des craintes par rapport à l’autonomie, elle est aujourd’hui bel et bien en route. En 2023, la vente de voitures électriques et hybrides a ainsi dépassé celle des voitures essence. Ce résultat s’explique pour bonne partie par le marché des voitures de société, et notamment par le changement de fiscalité pour les voitures de société à moteur à combustion d’application à partir du 1er juillet 2023, qui a augmenté temporairement la demande de véhicules à moteur thermique, principalement des véhicules hybrides rechargeables, mais aussi par l’augmentation continue du parc de de voitures de société.
Innovations technologiques : électrification du parc automobile et technologie embarquée
L’électrification du parc automobile, les systèmes d’assistance à la conduite de plus en plus sophistiqués ou encore les innovations technologiques concernent plus directement les métiers techniques de l’entretien et de la réparation qui continueront à se transformer, notamment les mécaniciens électriciens et électroniciens automobiles capables d’utiliser des outils numériques pour diagnostiquer les pannes de nature plus ou moins complexe. De plus, avec la fin annoncée des voitures thermiques, certaines interventions techniques seront moins fréquentes à moyen ou long terme, voire même disparaîtront, (par exemple, remplacer les freins ou effectuer une vidange), à l’inverse d’autres (par exemple, le changement des pneus ou le remplacement de pièces plutôt que leur réparation). Et bien que les véhicules autonomes ne soient pas encore pour demain, ils augurent à plus long terme de nouvelles transformations.
Les métiers de la vente automobile évoluent également depuis plusieurs années, notamment en raison de la digitalisation de la relation client ou du suivi des ventes. Ils doivent également désormais se former aux véhicules électriques pour accompagner la transition, mais aussi de manière plus générale, aux évolutions technologiques pour tenir à jour leurs connaissances techniques et conseiller au mieux la clientèle. Dans le même temps, les compétences commerciales et relationnelles gagnent en importance, les conseillers commerciaux devant traiter avec une clientèle d’affaires ou de particuliers mieux informée. Ceci est d’autant plus vrai que l’exposition en ligne de véhicules neufs ou d’occasion, mais aussi de pièces détachées, se sont développées ces dernières années et devrait encore se développer.